Quand on cherche à investir en bourse, la question du choix entre PEA (Plan d’Épargne en Actions) et Compte-Titres Ordinaire (CTO) revient systématiquement. Et pour cause : la fiscalité sur les plus-values, les dividendes, ainsi que les prélèvements sociaux diffère sensiblement entre ces deux enveloppes. Pourtant, bien comprendre ces différences, c’est déjà faire un pas vers une stratégie d’investissement efficace et adaptée à son profil.
Dans cet article, je vais t’aider à y voir clair sur la fiscalité des placements mobiliers, la gestion des comptes, les avantages fiscaux et les meilleures stratégies pour diversifier ton portefeuille. Que tu sois jeune actif, investisseur aguerri ou simple curieux des marchés financiers, tu trouveras ici toutes les clés pour faire fructifier ton argent… sans te perdre dans le jargon !
Fiscalité des plus-values et dividendes : différences majeures entre PEA et Compte-Titres
Le cœur du débat tourne souvent autour de la fiscalité des gains. Les règles qui s’appliquent aux plus-values mobilières et aux dividendes sont déterminantes pour calculer le rendement net de tes placements. Voyons comment chaque enveloppe traite ces revenus.
Imposition des plus-values mobilières selon le type de compte
Plus-values et imposition : deux termes qui font rarement bon ménage ! Pourtant, la fiscalité dépend fortement du véhicule choisi :
Compte-Titres Ordinaire (CTO) : Les plus-values mobilières générées sur un CTO sont soumises au prélèvement forfaitaire unique (PFU), aussi appelé flat tax. Ce taux global de 30 % se décompose en 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux. Tu peux cependant opter pour le barème progressif de l’impôt si cela est plus avantageux pour toi, surtout si ta tranche marginale d’imposition (TMI) est faible.
Plan d’Épargne en Actions (PEA) : Ici, la fiscalité est particulièrement attractive à condition de respecter la durée de détention. Si tu conserves ton PEA au moins 5 ans, les plus-values mobilières sont exonérées d’impôt sur le revenu ! Il ne reste que les prélèvements sociaux (17,2 %), dus au moment du retrait. Avant 5 ans, la fiscalité est plus lourde : la flat tax s’applique sur les gains.
En résumé, le PEA te permet de capitaliser plus efficacement sur le long terme, tandis que le compte-titres est plus souple mais fiscalement moins avantageux.Traitement fiscal des dividendes et prélèvements sociaux
Les dividendes sont un autre point de comparaison essentiel entre PEA et compte-titres :
Sur CTO : Les dividendes reçus sont soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30 % (12,8 % IR + 17,2 % prélèvements sociaux). Il est possible de demander une dispense d’acompte sous conditions de revenus. Les dividendes sont alors intégrés à ta déclaration de revenus et soumis au barème progressif si tu le choisis.
Sur PEA : Les dividendes générés à l’intérieur du PEA sont totalement exonérés d’impôt sur le revenu dès lors que tu respectes la durée de détention (5 ans minimum). Seuls les prélèvements sociaux sont dus lors des retraits. Cela permet de réinvestir tes dividendes sans frottement fiscal et de faire jouer la capitalisation.
Le PEA permet donc de faire fructifier plus vite ton portefeuille grâce à la fiscalité très avantageuse sur les dividendes réinvestis.Prélèvement forfaitaire unique et barème progressif : impact sur l’investisseur
Avec l’instauration de la flat tax (PFU) à 30 %, la fiscalité des comptes-titres s’est simplifiée. Mais attention, selon ta situation, le barème progressif de l’impôt peut être plus intéressant, notamment si tu bénéficies d’abattements pour durée de détention sur les titres acquis avant 2018, ou si ta TMI est basse.
Le choix entre prélèvement forfaitaire et barème progressif doit donc être réfléchi chaque année, en fonction de tes revenus mobiliers, de ta situation familiale, et de tes autres placements financiers (assurance vie, livrets, etc.).

Fonctionnement, ouverture et gestion des comptes pour investir en bourse
Au-delà de la fiscalité, il faut bien comprendre le fonctionnement du compte, les conditions pour l’ouvrir et les règles de gestion au quotidien. PEA et CTO n’offrent pas la même souplesse, ni les mêmes contraintes.
Conditions d’ouverture d’un PEA ou Compte-Titres ordinaire
PEA : Pour ouvrir un PEA, il faut être personne physique majeure, domiciliée fiscalement en France. Un seul PEA par personne (deux par foyer fiscal maximum), mais il existe aussi le PEA Jeune (pour les 18-25 ans rattachés au foyer fiscal parental) et le PEA-PME (dédié aux petites et moyennes entreprises). Le plafond de versement est limité à 150 000 € (225 000 € en cumulant PEA et PEA-PME).
Compte-Titres Ordinaire : Accessible à tous (même aux mineurs via un représentant légal), sans plafond de versement, ni limite au nombre de comptes. Tu peux ouvrir un compte individuel, joint, ou en indivision. Les démarches sont simples auprès de n’importe quel établissement bancaire, courtier en ligne ou broker.
Durée de détention, retraits et versements : règles à connaître
PEA : La durée de détention est clé ! Tout retrait avant 5 ans entraîne la clôture du plan (sauf cas particuliers comme le licenciement, invalidité, etc.). Après 5 ans, tu peux effectuer des retraits partiels sans fermeture, et ouvrir une rente viagère exonérée d’impôt sur le revenu. Les versements sont libres mais plafonnés.
CTO : Liberté totale ! Tu peux détenir tes titres aussi longtemps que tu veux, faire des retraits et versements sans restriction, transférer ou céder tes actifs à tout moment.
Gestion du portefeuille : droits de garde, frais de courtage et fiscalité applicable
PEA : Les frais sont généralement réduits chez les courtiers en ligne (Boursorama Banque, Bourse Direct, Fortuneo, etc.). Attention aux frais de tenue de compte, droits de garde, et frais de courtage sur chaque ordre de bourse.
CTO : Les frais de courtage peuvent varier fortement selon le courtier ou la banque. Certains établissements facturent des droits de garde ou des frais de tenue de compte sur les portefeuilles importants. Les produits éligibles sont plus nombreux, mais la fiscalité reste plus lourde sur les gains réalisés.
Avantages fiscaux, choix des placements et stratégies pour diversifier son portefeuille
Le choix entre PEA et compte-titres dépend aussi des avantages fiscaux recherchés, des types de valeurs mobilières que tu souhaites détenir, et de ta stratégie de diversification.
Avantages fiscaux du plan d’épargne en actions et du compte-titres
Les avantages du PEA sont séduisant avant tout pour son avantage fiscal majeur : après cinq ans de détention, les plus-values et dividendes générés par les investissements ne sont plus soumis à l’impôt sur le revenu, seuls les prélèvements sociaux restant dus. Cela permet une croissance nette significative, surtout si l’on réinvestit régulièrement les gains au sein du plan. Autre atout non négligeable : toutes les opérations internes au PEA, comme les arbitrages ou les réinvestissements, sont entièrement non imposables tant qu’aucun retrait n’est effectué.
Le compte-titres, quant à lui, ne propose pas d’avantage fiscal spécifique. Cependant, il compense par une flexibilité maximale. Il permet d’investir dans une grande variété de produits financiers, qu’il s’agisse d’actions internationales, d’ETF, d’OPCVM, de produits dérivés ou encore de fonds à formule, le tout sans plafond de versement. C’est donc une enveloppe idéale pour les investisseurs souhaitant se positionner sur des marchés mondiaux ou sur des actifs non éligibles au PEA.
Types de valeurs mobilières éligibles : actions, OPCVM, SICAV, ETF, FCP
Le PEA impose certaines restrictions sur les instruments financiers accessibles, mais reste parfaitement adapté à un investissement long terme sur le marché européen. On peut y loger des actions européennes, qu’elles soient cotées ou non, ainsi que des SICAV, FCP (fonds communs de placement), et trackers (ETF), à condition qu’ils soient éligibles. Des véhicules plus spécifiques comme les OPCVM investissant majoritairement dans des sociétés européennes, les parts sociales de coopératives agricoles, ou encore le PEA-PME, viennent élargir le champ d’action tout en restant dans le cadre réglementaire du plan.
À l’opposé, le compte-titres offre une liberté totale sur le choix des valeurs mobilières. Il permet d’accéder à une palette bien plus large, incluant non seulement les actions internationales, les obligations, les certificats, les warrants, les SCPI, mais aussi tous les types de fonds (SICAV, FCP, ETF, fonds à formule, etc.). Cette souplesse en fait un excellent support pour une diversification mondiale et une gestion dynamique du portefeuille.
Stratégies de diversification et optimisation de l’imposition des revenus mobiliers
Mettre en place une véritable stratégie de diversification de son portefeuille de titres permet à la fois de limiter les risques et de viser un rendement optimisé. Chaque enveloppe fiscale disponible a ses spécificités, et bien les utiliser peut faire une réelle différence sur le long terme.
Le PEA (Plan d’Épargne en Actions) est particulièrement adapté aux actions européennes présentant un fort potentiel de croissance ou versant des dividendes réguliers. En conservant les titres suffisamment longtemps, l’investisseur peut bénéficier d’une exonération fiscale très avantageuse, ce qui en fait un excellent outil de capitalisation.
De son côté, le compte-titres ordinaire ouvre l’accès à une gamme bien plus large d’investissements. Il permet d’investir sur les marchés internationaux, d’utiliser des produits à effet de levier ou encore d’acheter des placements qui ne sont pas éligibles au PEA. Cette flexibilité est précieuse pour diversifier géographiquement ou stratégiquement son portefeuille.
Une autre pratique pertinente consiste à réinvestir systématiquement les dividendes perçus dans le cadre du PEA. En procédant ainsi, on profite pleinement de la capitalisation à long terme, tout en évitant le frottement fiscal lié aux retraits anticipés ou aux distributions régulières.
Enfin, il est important d’arbitrer chaque année entre le régime de la flat tax et celui du barème progressif de l’impôt sur le revenu. En fonction de votre tranche marginale d’imposition, l’un peut se révéler plus intéressant que l’autre. Une analyse régulière permet d’optimiser la fiscalité sur l’ensemble de vos revenus mobiliers, notamment en cas de changement de situation patrimoniale ou familiale.

Comparatif synthétique pour choisir entre PEA et Compte-Titres selon son profil d’investisseur
Pour t’aider à faire le bon choix, voici une synthèse claire des différences entre PEA et compte-titres :
| Critère | PEA (Plan d’Épargne en Actions) | Compte-Titres Ordinaire (CTO) |
|---|---|---|
| Ouverture | 1 par personne, majeur, résident fiscal FR | Pas de limite, tous profils |
| Plafond de versement | 150 000 € (225 000 € avec PEA-PME) | Aucun |
| Durée de détention | Fiscalité avantageuse après 5 ans | Aucune contrainte |
| Retraits | Avant 5 ans = clôture, après = libres | Libres à tout moment |
| Plus-values | Exonérées d’IR après 5 ans, PS à 17,2 % | Flat tax 30 % (ou barème progressif) |
| Dividendes | Exonérés d’IR après 5 ans, PS à 17,2 % | Flat tax 30 % (ou barème progressif) |
| Valeurs mobilières éligibles | Actions/OPCVM/SICAV européennes, ETF éligibles | Tous titres financiers, marchés mondiaux |
| Frais | Variables selon l’établissement | Variables selon l’établissement |
| Avantages fiscaux | Oui, après 5 ans | Non |
| Gestion sous mandat | Possible | Possible |
À retenir :
- Le PEA est imbattable pour l’épargne long terme sur les actions européennes, grâce à une fiscalité ultra avantageuse.
- Le compte-titres offre plus de liberté pour investir sur tous les marchés, mais la fiscalité sur les plus-values et dividendes est moins favorable.
- Rien n’empêche d’ouvrir les deux pour profiter des avantages de chaque enveloppe selon tes objectifs patrimoniaux !
Le choix entre PEA et compte-titres dépend de ta stratégie, de ta tolérance au risque et de ton horizon de placement. Pour faire fructifier ton patrimoine, n’hésite pas à mixer les deux enveloppes et à adapter ta gestion au fil de ta vie d’investisseur. Une bonne connaissance de la fiscalité des plus-values, des dividendes et des prélèvements sociaux t’aidera à optimiser chaque euro investi sur les marchés boursiers. Garde toujours un œil sur les frais, la durée de détention et les possibilités de diversification pour que tes placements restent performants… et fiscalement avantageux !
FAQ : PEA ou Compte-Titres
Quelle fiscalité s’applique en cas de retrait anticipé sur un PEA ?
Un retrait avant 5 ans entraîne la clôture du PEA et l’imposition des gains à la flat tax de 30 % (impôt sur le revenu + prélèvements sociaux). Seules certaines situations exceptionnelles (licenciement, invalidité, décès) permettent d’éviter la clôture.
Puis-je détenir à la fois un PEA et un compte-titres ordinaire ?
Oui, il est possible d’ouvrir et de gérer un PEA et un ou plusieurs comptes-titres en parallèle, afin de diversifier vos placements et profiter des avantages de chaque enveloppe.
Quels types de placements sont exclus du PEA ?
Le PEA n’autorise que les actions européennes et certains fonds éligibles (OPCVM, SICAV, ETF européens). Les actions hors Europe, obligations, SCPI, produits dérivés ou certains ETF mondiaux doivent être logés sur un compte-titres.
Les dividendes perçus sur un compte-titres sont-ils imposés différemment de ceux du PEA ?
Oui. Les dividendes sur compte-titres sont soumis à la flat tax de 30 %, tandis que ceux générés dans le PEA sont exonérés d’impôt sur le revenu après 5 ans, seuls les prélèvements sociaux restant dus lors d’un retrait.



