Comprendre pourquoi investir dans une montre peut être un placement rentable
Quand on parle d’investir dans une montre, il y a souvent deux réactions : ceux qui lèvent les yeux au ciel (“Encore un truc de riche, ça !”) et ceux qui s’enflamment à l’idée de toucher un objet de luxe qui prend de la valeur. La vérité, elle est entre les deux. Oui, certaines montres peuvent devenir de vrais placements rentables. Non, ce n’est pas garanti, ni magique, ni réservé aux millionnaires.
Pourquoi cet engouement ? D’abord, parce que l’horlogerie de qualité, c’est un peu le vin ou l’immobilier : il y a une vraie demande, de la rareté, une histoire derrière chaque pièce. Certaines montres prennent de la valeur avec le temps, surtout quand les marques sortent des modèles en édition limitée ou que la production s’arrête. Il suffit de voir l’explosion du prix des Rolex ou des Patek Philippe vintage pour comprendre l’effet collection.
Ensuite, investir dans une montre, c’est aussi un placement palpable : on peut la porter (avec précaution), la contempler, la transmettre. Rien à voir avec une ligne sur un compte boursier. Et en période d’incertitude économique, posséder un actif tangible, transportable et mondialement reconnu, ça rassure. Après, ne rêvons pas : toutes les montres ne prennent pas 15% par an. Mais si on sélectionne bien, on peut espérer battre un livret A (ce qui, soyons honnêtes, n’est pas très compliqué aujourd’hui).
Enfin, il y a la dimension plaisir. Personnellement, je préfère largement économiser pour une belle montre mécanique que pour la dernière TV 8K. L’objet a une âme, une histoire, et il peut même ouvrir des discussions improbables lors d’un dîner. Bref, la montre, c’est le mix entre investissement, passion et style. Mais pour que ça rapporte (au moins un peu), il faut respecter quelques règles de base.
Les critères essentiels pour bien choisir une montre d’investissement
Se lancer dans l’investissement horloger, ce n’est pas foncer chez le premier bijoutier venu ou acheter la première montre “qui claque”. Il y a des critères incontournables qui font la différence entre un bon placement et une déception.
D’abord, la cote de la marque. On ne va pas se mentir : toutes les marques ne se valent pas. Rolex, Audemars Piguet, Patek Philippe, Omega… Ce sont des valeurs sûres parce qu’elles sont reconnues mondialement, leur histoire est solide et elles ont une vraie communauté de passionnés. À l’inverse, la montre à quartz du coin, même “édition limitée” à 150 exemplaires, aura du mal à séduire les collectionneurs dans 10 ans.
Ensuite, le modèle compte autant que la marque. Certaines références deviennent cultes (Submariner, Daytona, Royal Oak, Speedmaster…). Là encore, il faut faire ses devoirs : regarder les forums, les ventes aux enchères, voir ce qui s’arrache et ce qui stagne. Le mouvement (mécanique ou automatique, manufacture ou non), l’état (Full set, c’est-à-dire avec boîte et papiers d’origine, c’est encore mieux), la rareté, l’histoire du modèle… tout ça joue sur la valeur.
Un autre critère : l’état général. Une montre polie à outrance, rayée ou bricolée perdra de sa valeur. Le top, c’est la pièce d’origine, jamais touchée, avec ses accessoires d’époque. Enfin, ne négligez pas la facilité de revente. Une montre trop “niche”, même prestigieuse, peut mettre des mois à partir. Privilégiez donc les modèles recherchés, porteurs d’une vraie demande sur le marché secondaire.
Les étapes clés à suivre pour investir dans une montre avec succès
Avant d’acheter ma première montre “d’investissement”, j’ai commis l’erreur classique : me laisser guider par le coup de cœur et par un vendeur un peu trop enthousiaste. Résultat ? Une belle pièce… mais impossible à revendre sans perdre de l’argent. Depuis, j’ai peaufiné ma méthode, et franchement, ça change tout. Voici les étapes que je conseille (et que j’applique pour mes propres achats) :
- Se former un minimum : Lire des guides, suivre des vidéos, traîner sur les forums spécialisés (Chrono24, Watchuseek…). On n’investit pas dans ce qu’on ne comprend pas.
- Définir son budget : Fixez une enveloppe réaliste, adaptée à vos finances, quitte à mettre de côté plusieurs mois.
- Cibler les modèles recherchés : Renseignez-vous sur les montres qui tiennent la cote. Les modèles iconiques (Rolex Submariner, Omega Speedmaster…) partent plus facilement et leur valeur est souvent plus stable.
- Vérifier l’authenticité : Demandez les papiers, la facture d’origine, et faites expertiser si besoin. Le marché de la contrefaçon est énorme.
- Acheter au bon endroit : Privilégiez les revendeurs agréés, les boutiques sérieuses ou les plateformes reconnues. Méfiez-vous des “bonnes affaires” sur les petites annonces sans garantie.
- Penser à la revente : Gardez boîtes, papiers, factures. Ça fait une différence énorme le jour où vous voudrez revendre.
Je sais, ça fait une sacrée liste, mais en suivant ce process, vous limitez les risques de mauvaise surprise. Et franchement, une fois qu’on a pris l’habitude, ça devient presque un jeu.
Les erreurs courantes à éviter lors de l’achat d’une montre de valeur
Je ne vais pas vous mentir : même en étant prudent, il m’est arrivé de me faire avoir. L’investissement horloger, c’est un peu comme la bourse : il y a des pièges à chaque coin. Voici les plus fréquents (et comment les éviter) :
La première erreur, c’est de céder à la précipitation. On voit passer une “affaire” sur un site d’enchères, on clique, et… mauvaise surprise à l’arrivée : montre bidouillée, sans papiers, ou pire, contrefaçon. La patience est votre meilleure alliée. Prenez le temps de comparer, de vérifier, de poser des questions.
Deuxième piège classique : le manque de documentation. Une montre sans boîte ni papiers, c’est comme une voiture sans carte grise. Oui, c’est moins cher, mais ça se revend beaucoup moins bien et ça laisse planer le doute sur l’origine. Perso, j’ai déjà perdu un billet à cause d’un achat “trop pressé” sans historique clair.
Troisième erreur : négliger l’entretien. Une montre mécanique demande un minimum de soin (révision, stockage à l’abri de l’humidité, etc). Un modèle mal entretenu peut voir sa valeur fondre, même s’il est rare. Et puis, attention au polissage abusif : ça peut ruiner l’originalité de la pièce.
Enfin, dernière bourde que j’ai souvent vue : croire à la mode du moment. Acheter une montre “parce que tout le monde en parle” n’est pas une garantie de rentabilité. Les tendances changent, mais les fondamentaux (marque, modèle, état, authenticité) restent.
Marques et modèles de montres les plus rentables pour investir
| Marque | Modèle iconique | Fourchette de prix (occasion) | Potentiel de plus-value | Facilité de revente | Remarque spéciale |
|---|---|---|---|---|---|
| Rolex | Submariner | 8 000 – 15 000 € | ✅✅✅ | ✅✅✅ | Valeur très stable, culte |
| Patek Philippe | Nautilus | 60 000 – 120 000 € | ✅✅✅✅ | ✅✅✅ | Rareté extrême, haut standing |
| Omega | Speedmaster “Moonwatch” | 4 000 – 8 000 € | ✅✅ | ✅✅ | Bon rapport prix/prestige |
| Audemars Piguet | Royal Oak | 40 000 – 90 000 € | ✅✅✅✅ | ✅✅✅ | Très demandé, production limitée |
| Tudor | Black Bay | 3 000 – 5 000 € | ✅ | ✅ | Alternative accessible à Rolex |
| TAG Heuer | Monaco | 4 000 – 7 000 € | ✅ | ✅ | Moins de spéculation, facile à trouver |
| Seiko | Prospex 1965 | 1 000 – 2 500 € | ⚠️ | ✅ | Entrée de gamme, pour débuter |
Ce tableau, c’est un point de départ. Les prix varient selon l’état, la rareté, les accessoires inclus… et bien sûr, le marché peut évoluer. Mais si vous cherchez à investir dans une montre avec un vrai potentiel de plus-value, ces modèles font partie des “cotes sûres”. Une Submariner, par exemple, ça reste une référence universelle, facile à revendre partout dans le monde.
Déterminer le budget idéal pour investir dans une montre selon votre profil
Il y a une légende urbaine : pour investir dans une montre, il faudrait forcément y laisser un rein (ou deux). Faux. Tout dépend de votre profil, de vos objectifs, et de votre tolérance au risque.
Si vous démarrez, je conseille souvent de viser un budget entre 1 000 et 5 000 euros. Ça permet d’accéder à des marques reconnues (Seiko, Tudor, Omega d’occasion), de limiter la casse en cas d’erreur, et de se faire la main sur le marché de la revente. C’est ce que j’ai fait pour mon premier “achat sérieux”, et même si la plus-value n’a pas été énorme, j’ai appris un paquet de choses.
Pour ceux qui ont déjà un peu d’expérience ou un capital plus conséquent, la tranche 8 000 – 20 000 euros ouvre la porte aux modèles iconiques de Rolex ou d’Omega en très bon état, avec des perspectives de plus-value plus intéressantes. Là, la sélection est plus exigeante, mais la liquidité est meilleure.
Enfin, si vous avez vraiment envie de diversifier un portefeuille déjà bien garni, au-delà de 30 000 euros, on parle des pièces de collection (Patek Philippe, Audemars Piguet…), qui peuvent exploser en valeur mais qui demandent un vrai niveau d’expertise et de vigilance.
Petite astuce : n’investissez jamais plus que ce que vous êtes prêt à “immobiliser” pendant plusieurs années. La montre n’est pas un livret d’épargne : la rentabilité se joue souvent sur le temps, la rareté, et… la patience. Mais franchement, avoir au poignet un actif qui prend de la valeur, c’est quand même plus fun qu’un tableau Excel !



